Le contexte social de l’émergence du coaching

Lien historique du coaching avec les problématiques et les évolutions caractéristiques de la période de sa naissance.

Dans le contexte de mondialisation, de l'accélération de la transmission des informations et des échanges, les entreprises doivent faire face, s'adapter à une concurrence qui semble sans limite pour répondre à un marché de plus en plus exigeant. Par conséquent, le monde de l'entreprise devient de plus en plus difficile pour les hommes et les femmes qui la composent et qui doivent répondre présent au « culte de la performance et de la productivité » et son pendant le consumérisme. Dans cette « jungle économique » l'homo-oeconomicus perd ses repères (nous sommes passés d'un marché de l'offre à un marché de la demande et paradoxalement avec pléthore coté offre!). Même les cadres des entreprises vivent une détérioration de leur situation (Dupuy, 2005). Perte de repères, perte de sens: le coaching offre un lieu, un temps pour prendre du recul, prendre du temps pour trouver, donner un sens à sa vie personnelle et professionnelle

Effet de mode, danger de manipulations pour certains détracteurs (il en faut, ils permettent ainsi d'élever le débat et de clarifier le métier de coach) tels que l'expriment Gori & Le Coz (2006) et plus récemment Guilhaume (2009) décrit le coaching comme une violence euphémisée. Opportunités marketing pour d'autres en utilisant, s'appropriant le terme de coach dans une activité où il exerce plus du conseil. Par exemple dans le domaine de l'habitat là où il y avait des décorateurs d'intérieur il y a maintenant des coachs d'intérieur. Certains coiffeurs font évoluer leur statut en passant de visagiste (terme utilisé dans les années 80) à coach en coiffure.

L'apparition du coaching provient de multi-facteurs qu'ils soient d'ordre socio-économique dans le contexte de la mondialisation des échanges et d'une concurrence exacerbée, ou bien humaniste, à savoir donner un sens à sa vie privée et professionnelle. Reprenant Ehrenberg (2000), Halbout (2009, p 5), écrit « L'émergence du coaching n'est pas le résultat du hasard. Elle s'inscrit d'une part dans l'effondrement des institutions tutélaires telle que la famille, l'Etat, l'Eglise, l'armée, les syndicats, et d'autre part dans l'injonction faite à l'individu de devenir lui-même en dehors de ces institutions tutélaires et des constructions collectives – ce qui ne s'est était encore jamais produit dans l'histoire ». « Dans une société en mal de repères symboliques, l'entreprise occupe souvent le terrain du sens et des valeurs et le rapport au travail est devenu un enjeu crucial. Il n'est donc pas étonnant que le coaching s'y développe d'une façon significative ».

Au delà d'une réponse adaptative à un environnement qui se complexifie, on peut se questionner si à l'inverse ce n'est pas le développement de l'offre de coaching qui crée la demande ou pour le moins stimule le marché. Sur ce point, Angel et Moral (2007, p12) précisent « Certains pensent que c'est plutôt le passage d'une société de l'interdit à une société de la performance qui, en augmentant l'exigence, provoque un stress, qui lui même induit le recours à l'assistance externe. D'autres considèrent à l'inverse que c'est l'existence d'une offre qui stimule la demande, tout comme l'invention des antidépresseurs aurait favorisé l'incidence croissante de la dépression ».

Extrait mémoire d’étude de Catherine Carré : L'ISOLEMENT DES ENTREPRENEURS DE T. P. E. : LE COACHING UN ACCOMPAGNEMENT POUR EN SORTIR ?

 

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